28 mars 2009

la preuve que DIeu existe...

... on me l a donnée hier: les mites peuvent passer à travers les moutiquaires. Pourtant elles ne rentrent jamais dans les oreilles ni le nez pour nous manger la nuit: c parce que Dieu nous protège...

Évidemment, vu comme ça...

27 mars 2009

Mélancolie

Pageot repartait aujourd'hui, pour de bon, sur Khartoum puis sur Paris... Alors hier on est allé voir comment avait changé la route qu on prenait tout le temps au début du chantier, la route de Lobonok... Et là on n'a rien reconnu...on a roulé partout à 120km/h, là où on dépassait pas les 50km/h...Des nouveaux villages, vides mais prêts pour accueillir le retour des réfugiés qui est prévu dans les semaines qui viennent...On essayait de retrouver nos bornes mais vraiment tout a changé...Alors, on a roulé roulé roulé pour voir jusqu'où ça allait et au final on a mis 1h pour aller à Lobonok et 1h45 pour atteindre Karpeto, alors qu'il y a 6 mois il fallait soit y aller à pied soit faire le tour et ça prenait entre 4 et 5h... On a cherché et trouvé les points que Pageot avait posé à vélo et on était un peu sur le cul, en se disant que maintenant ct trop simple. J avais pas mal de regrets en me disant que qqs mois de plus et on en aurait bcp moins chié...
Et puis la nostalgie nous est tombé dessus et on a pris le chemin du retour et on a roulé roulé roulé sans dire un mot: un arrêt à Lobonok juste là où on posait l hélico... où tout le monde a dormi. Juste devant, maintenant, une vraie autoroute(ça reste une piste qd même)... alors on a repris la route et on a encore roulé, sans un mot.
Ensuite on a pris la nouvelle piste ouverte par le DIU vers Bedden, au milieu de rien...
on a atteint Bedden et ct tout bizarre, déjà sur la piste, de se dire que qqs semaines avant ct full wild life là avec juste des nomades et des vaches...
Qd on est arrivé au Nil, on a dépassé le camp chinois et on s'est mis sur la berge...L'émotion m a envahi: "c beau qd même". Même que j ai dit " C qd même une belle rivière" et j ai rien trouvé de plus à dire... Christian m a répondu "Ben oui, mais ct plus sympa qd on venait par le fleuve".
On a rien rajouté. on est remonté dans la voiture et on est rentré, à 120km/h, en se disant que finalement on était venu à temps

25 mars 2009

Et après?

Après? après? après? c la question que tout le monde me pose....
comme si je devais annoncer encore un nouveau projet, un nouveau pays, un nouveau challenge, un truc qui fasse rêver , comme si je devias encore avoir un truc de fou pour me faire vibrer
Ben non! Pour moi y a pas d'après. Le seul "après", c "je rentre", "je me repose", "je prends des vacances", "je rencontre à nouveau les gens que j aime" et "je vis, justement, SANS PRESSION et SANS DEFI " (professionnel s entend car c ca que tout le monde demande)
voilà ce que va être mon après, VIVRE hors vie professionnelle.... essayer en tous cas

18 mars 2009

Dimanche à Bor

Comme le Pick Up de la construction était encore en panne, on a décidé de leur monter une bagnole... Pageot en pick up avec du gravier plein la benne et moi en Prado...
3h de route assez sympa, bonne piste...même si je me suis fait une grosse grosse frayeur qd une gazelle/biche a commencé à traverser la route alors que j arrivais à 80....Évidemment dans ces cas là sur la piste, une seule solution: tout lâcher et espérer: tu peux pas freiner, tu peux pas donner un grand coup de volant...ça va très très vite et puis c après que tu as peur, comme en moto...
une fois à Bor on a attaqué une piste d'un autre monde par contre... pourrie de chez pourrie. 1h15 pour faire 40km et Pageot avec le pick-up chargé à 1 tonne, il a mis quasi 2h: 1ère-seconde tout le long
paysage plat de marais asséché où les camions qui sont passés en sortie de saison des pluies ont tout pourri
de belles belles belles maisons en paille dont les plus grandes avec la paille jusqu'au sol sont des étables pour protéger les animaux des hyènes et des vols...on est dans une civilisation de la vache c clair... ce matin troupeau de plusieurs milliers de vaches d ailleurs
ici tout se vit autour de la vache:maisons, mariages, guerres: tout est affaire de vaches et on plaisante pas avec ça. D ailleurs à 15h au moment de partir on se fait braquer à la kalach car un des gars qui bosse pour nous est du coin et n a toujours pas payé sa dot depuis 2 ans...palabres, palabres, palabres...on arrive à repartir qd même mais il y a eu un moment de flottement...
sur le chemin du retour, on crève... Evidemment la manivelle du cric n existe pas. Deng y arrive avec un tournevis. on change la roue mais elle est toute dégonflée...on va pas arriver à faire les 120km qui nous restent c sur...et pas un bled avec un gonfleur!!!!
finalement on double un camion, on l arrête, on gonfle sur son compresseur (p... ils ont pas de valve avec une sortie donc ils débranchent direct sur la bonbonne!!! ils vont en avoir pour une heure pour tout remettre en pression). Au moment de partir, incompréhension et on repart sans rien leur donner: merde!!!!
finalement on rentre à 22h. Parti le matin à 8h, 500 km au compteur, nazes, cuits, crevés
Suzan m attend mais pourtant dodo direct

14 mars 2009

un bon bain

Et oui ca m est tombé dessus, là d'un coup, soudain: l envie de rentrer! D'un coup "la maison" c'est plus "Hay Nemret Talata, Juba, South Sudan".
Oui, dans ma tête, Juba c fini... C assez bizarre comme sensation. L impression de plus être là pour son plaisir, pour vivre, mais pour faire son boulot!
Et du coup des envies qui réapparaissent: envie d'être en WE par exemple, de rentrer le soir et de penser à autre chose qu'au boulot...
D'autres trucs que tu as envie qu'ils disparaissent: envie d'une vie où tu n'as pas besoin de te justifier tout le temps, de te battre, de "faire des arrangements"et des courbettes en permanence.

Aors cette envie elle est venue à la fois d'un coup (dans sa prise de conscience) et par pleins de petites choses, à la fois privées et professionnelles depuis un peu plus de 3 semaines maintenant. Plein de choses qui m'ont fait penser à un autre mode de vie, à d'autres gens que j'ai envie de revoir, à une autre vie professionnelle. Des éléments "juba-iens" aussi qui m'ont fait penser qu'il fallait que je rentre , d'autres qui m ont fait peur (tjs les memes peurs, les memes mot à ne pas prononcer)...
Mais meme si nous n 'arretions pas de dire avec Benoit et Yann puis Thomas "il faut que tu rentres", cela me semblait relever de la galéjade...
Et puis avant de partir, Benoit a dit "oh en rentrant, je vais prendre un bon bain" et là, ça m est tombé dessus d'un coup: "p... c de ça dont j ai envie : un dimanche après midi, un bon bain où je m'endors en bouquinant et en pensant à tout sauf au boulot"; voilà pour quoi il faut que je rentre: pas pour fuir Juba mais parce que là bas aussi ya des bonnes choses, parce que là bas, y a un bon bain le dimanche après midi!